LE PERSIFLEUR (45)
Le Persifleur qui s'est promené sur le site internet de la commune de Soustons ne conseille pas aux lecteurs d'y prendre tous les renseignements commerciaux indiqués pour argent comptant... sous peine de miser le mauvais cheval.
Suivons le guide dans les rues d'un Soustons d'une autre époque.
Deux garagistes ont définitivement coupé le moteur, un troisième a expatrié ses outils en zone artisanale.
Le fabricant de stores a baissé pour toujours son rideau (de fer?) à l'ouest de la rue du nord de la commune.
Ce constructeur de maisons individuelles s'est probablement bâti un nouveau toit dans des cieux plus cléments.
Ces trois peintres se sont peut-être reconvertis à l'aquarelle ou bien sont désormais convertis à la peinture d'icônes, mais toujours est-il qu'ils ne peignent certainement plus de façades de bâtiments.
Ne vous échauffez pas en vous préparant à jouer au tennis... sur les courts du stade municipal. Ils sont totalement hors d'usage depuis belle lurette.
Disons qu'ils n'ont plus cours. Que vous êtes pris de court. Bref, vous venez d'essuyer un revers.
Ne prenez pas la nuit du Nouvel An l'engagement de faire désormais votre parcours de santé quotidien derrière l'office de tourisme. Cela fait maintenant plusieurs mois que ses éléments ont été démontés, puis l'espace grillagé pour la construction de la seconde école primaire.
Un atelier de photographe pose... (pas du tout le temps d'une pause) mais pour la postérité. Sa porte est close depuis près d'un an.
Ne cherchez pas à vous inscrire dans cette auto-école. Vous êtes, pour cause de démanagement, dans une impasse. Faîtes donc le tour du pâté de maisons. Vous la trouverez à son créneau dans une autre rue.
Ne comptez pas sur le taxidermiste pour empailler votre prise de chasse. Il ne voulait pas être pris pour un blaireau et a mué en producteur de fraises sur une autre commune.
Cette gérante de supermarché ne vous servira plus. Elle a passé l'âge de jouer à la marchande et profite de sa retraite depuis bien des trimestres.
Ne vous méprenez pas sur l'identité du propriétaire de cette boulangerie. Il a déménagé son fournil au Pays Basque en laissant le fond (de tarte?) à son successeur.
Le fond (de teint?) de cet institut de beauté a été repris et relooké.
Cet espace jadis consacré aux vêtements de sports et de détente a changé, de main de maître, pour devenir étude notariale.
Ne tablez pas sur la fraîcheur des produits de ce magasin de fruits et légumes. C'est cuit. A sa place, chaud devant, une pizzeria. Râpé, en quelque sorte, surtout si vous prenez une portion au fromage.
Vous n'épancherez plus votre soif dans ce commerce de boissons. Quand le vin est tiré, il faut le boire. C'est fait.
Pas d'hallucinations alcooliques mais plutôt des effets vaporeux dans la boutique de mode voisine.
Boutique tendance qui, vous n'avez pas la berlue, a pris la place de l'opticien.
Le lunetier fait maintenant le trottoir d'en face. En toute bonne moralité.
Le buraliste (à côté de l'église) n'a plus le feu sacré et n'allume donc plus ses clients avec des briquets. Tant pis pour les cierges.
La couturière a remisé ses épingles au clou (!) et a garé sa machine à coudre en double file (fil?). Elle s'est piquée la devanture de peinture blanche.
Il n'y a donc plus de canette. Ne pas confondre avec les homonymes de canette (tchin, tchin) et canette (coin, coin) qui, eux, font toujours commerce.
La liste, loin d'être ici exhaustive, a l'immense mérite d'offrir aux lecteurs une historique et émouvante rétrospective du commerce local.