LE PERSIFLEUR (262)

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Le Persifleur a assisté dans les arènes de Vieux-Boucau à une beccerada mémorable.
Ce fût la fête pour le peon des apprentis-toreros.
Attaché, bien que libre de tout mouvement, à la sécurité de ses petits protégés, il vint à la rescousse de l’un d’entre eux, maltraité par un cornu miniature mais déjà fort tignous.
Et c’est finalement lui, le sauveur, qui se paya une cornada monumentale à la cuisse.
La double trajectoire lui cisailla le côté droit.
Enfin, tout du moins une découpe circulaire de son pantalon couleur souris.
Même si les souris étaient surtout dans les gradins.
La très charitable Protection Civile se précipita à son secours.
Elle lui emmaillota la cuisse d’une seyante bande pharmaceutique afin que le pantalon ne devienne bermuda, évitant que le spectacle taurin ne se transforme en partie de chippendale.
Quelques passes plus loin, rebelote.
Le malheureux peon tentait un dribble sur une nouvelle charge de l’animal retors.        
Chutant et se faisant ensuite piétiner, il reçut cette fois une couillada à double remontée, par le côté gauche.
Souffrit beaucoup jusqu’à en rester prostré.

Les hispanistes lettrés parlaient de proste (sans accent et sans le second « r »), que le pôvre en faisait bien plus qu’un fromage mais carrément un dessert.
Cherchant à retrouver un souffle perdu dans le boulodrome (en fait, dans les arènes), le blessé bondit comme un cabri quand une main bien intentionnée lui versa une bouteille d’eau dans le dos.
Cette averse fraîche le soulagea quand elle arriva enfin jusqu’au siège (par devant) de sa douleur.
Second acte pour les secouristes qui, arrivés à la rescousse, traitèrent d’une manière égalitaire la seconde cuisse du peon.
Et ce dernier de faire une nouvelle entrée, cette fois triomphale, dans les arènes de ses exploits, lui qui d’ordinaire doit se contenter d’une vuelta derrière ses protégés.
Il ne s’offrit pas de sortie à hombros, la position assise sur les épaules d’un tiers risquant de lui rappeler dans sa chair de trop mauvais souvenirs.
Le Persifleur est heureux d’annoncer à la pena taurine La Mariposa, qu’elle a trouvé un nouveau partenaire avec les bandes Velpeau.






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P
c'est à se demander si un cul-de-jate n'aurait pas mieux travaillé que cette marionette désarticulée , avec en plus, en ces temps de crise (de rires,) une économie en bandages !!
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