LE PETIT JOURNAL DES MUNICIPALES (11)

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L'être et le paraître. Ou quand la langue de bois supplante parfois le vrai parler.
Feuilletez la composition des listes candidates aux élections communales.
Qu'elles soient de votre ville ou d'une autre commune, peu importe.
Vous constaterez souvent (ça ne veut pas dire "toujours"!) la disparition d'une flopée de professions.
L'ouvrier se fait si rare qu'il y a eu certainement délocalisation quasi complète de l'industrie du pays.
Dénichez un "manutentionnaire" ou un "facteur"...  et vous pourrez l'empailler, histoire de conserver une espèce professionnelle en voie d'extinction.
Les techniciens foisonnent en milieu insustriel. Ca fait plus "classe".
Il n'y a pratiquement plus que des responsables.
Remarquez, c'est plus rassurant que les irresponsables.
Même dame pipi a pris du galon: préposée à l'hygiène (de l'initimité de ces messieurs-dames).
Allez, encore un pti't coup de brosse à reluire.
C'est vrai pour les secrétaires, espèce très rare et presque disparue.
Elles sont remplacées par les attachées (humaines ou au volant de la direction), les détachées (non teinturières), les chargées (alourdies), les déchargées (régime minceur)...
L'honoraire prolifère et multiplie les portées (professeur, pharmacien, militaire, directeur...). Pour une fois que des honoraires sont gratos, faut pas se gêner.
Extrait du Larousse en 6 volumes: "honoraire" = adjectif " = "qui porte un titre honorifique, sans exercer de fonction".
C'est donc un placardisé. Ou alors rien moins qu'un retraité. 
Le mot fait sans doute pas assez au dessus de la plèbe.
Les militaires jouent parfois du grade. Uniquement s'il y assez de hauteur de kép ou superposition de barrettes. Sinon, c'est repli stratégique vers les experts, consultants et autres spécialistes.
La fonction publique n'échappe pas à la mode. Avouez que fonctionnaire de police, c'est quand même plus présentable sur une carte de visite que policier.
On signale par ailleurs la disparition de retraités employés communaux. On a retrouvé l'un d'eux coincé (sans doute un mauvais étayage) sous le régime de retraite du bâtiment. " Cantonnier" serait devenu un terme injurieux.
L'employé communal est aussi hors-jeu, supplanté par le fonctionaire territorial.
L'hôtesse de caisse a estoqué la caissière de grande surface. Rien n'a pourtant changé: elles font toujours le trait d'union entre le portefeuille de la clientèle et la banque de l'enseigne commerçante.
Le vrp comme le vendeur prennent du volume et ont tendance à passer cadre (commercial): en bois, en alu, ou en pcv?
Les directeurs hissent aussi la grand' voile... même s'ils ne dirigent parfois qu'eux mêmes.
Exploitant agricole, sylviculteur: tous ont un point commun. Ce sont en fait des agriculteurs. Plus ou moins spécialisés. Dire "je suis paysan", c'est un juron?
Existent ausi des retraitées. Au fémininin et sans affectation.
Le dico, encore, et le même. Retraité(e): "qui touche une pension de retraite.
Retraitée d'aucune activité professionnelle, ç'est plus rémunérateur que sans profession?. Ou alors ce sont des anciennes sans boulot. Ou bien des grands-mères de famille. Et dans ce cas, la retraite, ça n'existe pas pour elles. A moins d'avoir jeter les gosses de leurs descendances avec l'eau du bain.
Le paon fait la roue pour épater.
La grenouille enfle d'orgueil.
Le coq plastronne en rougissant de la crête.
L'éléphant trompe énormément.


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M
Tous les demandeurs d'emploi ne sont pas chômeurs, ça n'est pas la même chose.
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C
Et les chômeurs rebaptisés demandeurs d'emploi n'en restent pas moins sans emploi, mais certains préfèrent les apostropher sous les vocables de fainéants, glandouilleurs, profiteurs ou racailles c'est selon
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B
Mais les facteurs s'appellent toujours facteurs et gardent leurs idées au chaud car ils portent le béret
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B
Eh bien alors, vous dormez tous ?
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